balcon.
je l'ai troué ton bout de papier, d'un grand coup de mégot bien placé, et je t'en balance de la creme brulée, à travers la pièce, ça gicle sur les murs et c'est pas trés appétissant. et la seule chose qui est belle dans l'histoire, c'est cette affiche du primavera au jardin des plantes. ouais. j'crois que je vais galérer, le scotch ça colle pas sur la moquette (oui, j'ai de la moquette sur mes murs).
et puis le printemps. le printemps, c'est bizarre, le printemps, c'est pas normal. y'a des fleurs qui éclosent de partout. y'a des journées où le ciel déborde presque et d'autres où il fait bon vivre sur une pelouse verte éclatante, prés du lac, prés du moulin, prés de l'île pleine de plantes coupantes, auxquelles nous nous sommes coupés, plus tard, avant de grimper l'échelle qui fait mal aux pieds, pas plus que les cailloux crades du lac, mais quand-même, pour enfin acceder à la hauteur et à l'immense hélice turcoise.
mais oui, c'est bel et bien le printemps dehors, déjà, déjà. et cette année je ne verrai pas les bourgeons des peupliers éclater du balcon de ma chambre, tout d'abord parce qu'il n'y a plus de peuplier, et ensuite parce que j'ai changé de chambre il y a à peu prés un an, et qu'il est fini le temps du balcon. "pourquoi tu demandes ça ?" "pour rien.".