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des images différentes s'enchainent. trés vite. elles ont le contour déformé, mais ça ne se voit pas trop. c'est comme si on leur avait enlevé quelque chose. comme si on les voyait pas du tout comme d'habitude.
une pression derriere moi. un piano qui joue fort. des sons qui pénetrent dans moi. qui font des vibrations dans mes oreilles. le bout de mes doigts sur de petits carrés blancs.
une journée de soleil mais aussi de froid. des phrases coupées par des tremblements de gorge. des dents qui claquent. des genoux qui se ressèrent. des mains qui rentrent dans les pulls ou peut-être dans les poches. l'hiver qui n'est pas encore terminé. même si le premier regard de la journée que l'on lance vers la fenêtre du haut de son lit est sans nuage. un jour qui se lève sur un ciel completement vide. où la nuit est encore présente mais dont l'astomosphère est incontestablement matinale. la prédiction d'une belle journée, une belle journée.
jusque sous la douche, où les effluves de verveine et de citron montent jusqu'au nez, se prennent de toi et t'enveloppent de mousse, les yeux sur la paroie de fer pleine de gouttes d'eau qui se ressèrent, se ressèrent, se lient et forment une zone completement mouillée. sortir dans le couloir. ouvrir la porte.

suivre les passants du regard. être assise sur de la pierre et penser. attendre. penser. attendre. juste lever les yeux et faire des aller-retours de regards autour de moi. remarquer le chignon, la démarche, la voix, la phrase.
et puis des choses qui s'amassent dans un sens tellement desordonné et emmêlé qu'elle ne sont plus qu'un plat de spaghettis jaunes et pleines de beurre.

comme des mots qui ne veulent dire quelque chose que sur le moment, que de là où l'on est, que de la façon dont on les voit, que de la façon dont on les accueille, certainement.
mais tant pis, puisque le reste n'a pas d'importance.
et tant pis puisque c'est déjà le soir, et que dans pas si longtemps je serai dans mon pieu, et que je serai certainement en train de rêver, déjà, depuis la nuit dernière, où des pensées différentes se sont entassées dans ma tête, et dont je n'ai plus aucun souvenir. pourtant je les ai vecu. et pendant plusieurs heures.

des choses qui font rire, parce que c'est chouette de rire, parce que le bonheur, puisqu'il faut bien passer une bonne journée, parce que c'est ça qu'on veut. rire et aimer ça. parler, rire, parler. marcher.

et puis c'est déjà l'heure de partir.